Cie Zarina Khan Paris

Le lien culturel

Depuis 1984, la Compagnie Zarina Khan mène une recherche autour des arts. Si le théâtre est au centre de cette recherche, c’est parce qu’il réunit toutes les formes artistiques pour les mettre au service de la "représentation" de l’être humain, des visions des êtres humains et de leurs mondes, parce que cette "représentation" est nécessaire à la construction de soi, et du monde.

Il n’y a pas un théâtre, mais des théâtres. Notre parcours se construit dans une dynamique de balancier entre la toute première source du théâtre qui nous soit connue, Eschyle, les mythes fondateurs qui ont marqué "le" théâtre, et une écriture complètement contemporaine, en prise sur le quotidien et les univers personnels de chacun.

Il y a 2500 ans le théâtre naissait en Grèce antique en même temps que la démocratie. Le personnage dramatique est né en même temps que le citoyen. C’est la vie de ces jumeaux-là qui nous intéresse.

C’est la recherche de ce sens-là qui fonde nos choix.

C’est ainsi qu’entre Eschyle et Kateb Yacine, la parole des gens, qui ne l’ont pas dans le cadre de la cité, devient théâtre en atelier, et trouve sa place.

La diffusion par le livre, le spectacle vivant, l’audiovisuel, la chanson et le cinéma, permet à cette parole de s’inscrire dans le paysage culturel local, National et International.


L’école du spectateur

Nos ateliers ne prétendent pas former des artistes mais plutôt des spectateurs. En traversant les espaces de création, l’écriture, le jeu dramatique, la danse, la musique, les arts plastiques, en mettant au monde, par l’alchimie de l’art, des parties de soi qui font de l’invisible, du visible, de l’indicible qui pourtant se transmet, chaque être humain qui a senti en lui cette force naître, se cristalliser et se poser dans une "œuvre" (au sens premier du terme), sera un spectateur "éveillé". Son regard de spectateur, son regard sur les œuvres d’art, sera éveillé de l’intérieur. Et ce même regard posé sur la réalité l’amènera à faire des liens incessants avec l’art, à faire des choix, à lire la réalité comme on lit un livre en prenant conscience des choix de l’auteur.

Comment faire le lien entre Van Gogh et un arrêt de bus ? Par la lumière. Cette même lumière qui fait lien entre les arts qui servent la représentation théâtrale.


La transversalité des arts

Tout au long de son parcours, la Compagnie a réuni des artistes de différents horizons, peintres, sculpteurs, réalisateurs, compositeurs, qui eux aussi ont eu le désir de sortir de leurs "bulles de création", de travailler "avec", de s’inspirer mutuellement et de servir la parole de l’autre, des autres.

Rassemblées dans l’espace théâtral, les œuvres qui se sont engendrées les unes les autres, se séparent en reprenant une vie autonome. Il n’y a pas, à la fin du spectacle, destruction du "décor" puisqu’il n’y a pas en fait "décor" mais rencontre des œuvres dans l’espace théâtral, qu’elles sont nées pour servir. De même que les peintures et les sculptures reprennent leurs chemins isolés, les musiques se jouent ensuite seules.

Chaque projet est porteur de rencontres avec des artistes, chaque œuvre est le fruit d’inspirations croisées.


Interventions dans le champ scolaire et périscolaire

Parce que l’école est le lieu privilégié de la démocratie, l’association s’est attachée à développer un lien artistique et pédagogique avec le milieu scolaire.

Ses objectifs sont l’éducation à la citoyenneté et la prévention des comportements à risques en particulier pour le public préadolescent et adolescent, la DÉCOUVERTE DU PATRIMOINE, MÉMOIRE et CRÉATION pour tous les niveaux... Les actions ont toujours pour finalité une création artistique avec des outils professionnels.

La Convention Internationale des Droits de l’Enfant ayant confirmé en 1989 l’aspect indispensable de la Participation de l’enfant à la vie sociale, l’association travaille à défendre le Droit à l’expression de l’enfant.


La Compagnie Zarina Khan développe les programmes suivants :

  • Découverte du Patrimoine de l’Ardèche, programme d’initiation à la découverte historique et géographique, autour de 4 créations de visites théâtralisées : "Paroles de Pierres", Itinérance Théâtrale dans le quartier de la Cathédrale à Viviers (16ème siècle) ; "7 Portes sur le ciel", crée pour le château d’Aubenas (de l’an 1000 à l’an 2000) ; "Le temps traversé", Itinérance Théâtrale du village de Mirabel (500 millions d’années).
  • L’École de la Terre, programme de sensibilisation à la Terre, lecture du paysage et découverte des trésors et des métiers de la terre, autour de la création "La Ballade de la Lavandière ou À la rencontre d’Olivier de Serres", agronome du 16ème siècle.
  • Prévention des Violences et des Conduites à Risques, dans les écoles et les quartiers, soutenu par l’Education Nationale : le long-métrage de fiction "Ados Amor", message de vie et d’espoir issu d’un travail en atelier avec des lycéens de Seine-Saint-Denis, ouvre un espace de parole sur des thèmes importants aux yeux des adolescents, parfois conflictuels ou tabous, et leur inspire d’autres œuvres, théâtrales ou audiovisuelles.
  • Histoire d’une goutte d’eau ou le cycle de la vie, sensibilisation à la protection de l’environnement : un conte théâtral interactif qui ouvre un espace de création et de réflexion autour du thème de l’eau et des pollutions.
  • Éducation à la Citoyenneté : l’apprentissage d’un "vivre ensemble" dans l’espace de création et d’expression des Ateliers, inspiré par les textes "Cosmos", écrits à Sarajevo pendant la guerre, ou les "Contes des Enfants de la Terre" issus d’un travail dans la ZEP du 10ème arrondissement de Paris.
  • Les Porte-parole de la Paix : à Sarajevo, à Beyrouth, des adolescents ont écrit un Dictionnaire de la Vie. Des collégiens et lycéens sont amenés à découvrir et prolonger ces textes au sein d’ateliers d’écriture et de pratique théâtrale et les mettent en scène, devenant ainsi les porte-parole de leur camarades de Sarajevo et de Beyrouth. Le film "L’Histoire du Dictionnaire de la Vie" suit le trajet de ce livre porteur d’espoirs.
  • Pose ta Pierre, construis ta Ville : un programme de médiation et de régulation des conflits à l’échelle d’un quartier ou d’une ville, qui permet de recueillir la parole des habitants et de rassembler les générations autour d’un projet culturel.
  • Mémoire et Création : Tisser des liens entre villes et campagnes :
    1. En zone semi-urbaine, permettre aux enfants et adolescents d’écrire et de mettre en scène une part de leur mémoire, mémoire de leur région et de leur propre vie.
    2. Inscrire dans le paysage culturel régional des créations qui permettent la découverte du patrimoine à travers l’art contemporain et réunir publics urbains et ruraux.

Organisme de formation

La méthode d’ateliers de Zarina Khan est fondée sur la complémentarité du questionnement philosophique, de l’écriture et de l’expression dramatique.

L'association est devenue en 1995, organisme de formation, afin de former enseignants, psychologues, animateurs, ainsi que d’autres métiers de l’enfance, de la jeunesse et de la culture à cette méthode.

Les formations touchent de nombreux acteurs de la "vie de la cité", en France comme à l’étranger.

L'association peut être sollicitée dans le cadre de la formation professionnelle pour redonner confiance à des groupes d’adultes, déstabilisés pour diverses raisons dans leur vie sociale et professionnelle, ou encore pour perfectionner la prise de parole et le style dans l’écriture.


La culture de la paix

À la suite à la conférence qu’elle a donnée dans le cadre du colloque du réseau RÉUNIR de l’UNESCO, Zarina Khan devient expert pour "la Culture de la Paix", et participe à de nombreux colloques, symposiums et conférences à travers le monde.

Relatant son expérience d’intervenante en milieu scolaire et le tissage des liens entre les jeunes, à travers le monde, pour constituer un réseau pour la paix, Zarina Khan propose des mesures concrètes d’éducation à la paix grâce aux ateliers et à une culture qu’elle définit comme espace de rencontre, de reconstruction et de résistance.